Née en Belgique en 1968, Julie Christolhomme grandit au bout d’un chemin de terre dans la Drôme, immergée dans la nature, parcourant forêts, chemins sauvages et plateaux d’habitations en devenir. Le temps n’existe pas, en prise avec son imaginaire, la réflexion et le faire, elle pratique un agencement renouvelé des objets et des matières, mêlant éléments issus du territoire, objets et tissus. Ces assemblages bricolés en amalgames ou confectionnés à la machine à coudre créent des matériaux/jouets.

Julie Christolhomme entre à l’École des Beaux-arts de Saint-Etienne, attirée par les créations des designers Ettore Sottsass et Gaetano Pesce, pour investir le concept de « structure et peau » jusqu’au DNSEP. Ses premières années débutent dans la création d’objets-mobiliers avec un soucis de simplification et mise en tension des formes. Installée en Occitanie dans les années 2000 son activité s’ouvre au graphisme tout en poursuivant des investigations plasticiennes pluridisciplinaires, peinture, dessin, photographie sur le fil commun de l’instant chavirement.

Sa recherche est actuellement axée sur la question du désir et de ses petits agencements, en pratiquant la terre et le dessin. Ces mises en formes inter-relationnelles, aux silhouettes imperceptiblement enflées, font émerger le sujet comme à l’orée d’un changement, au bord d’un nouvel état. La terre lui offre une promptitude de la forme pensée, entre sculpture et objet à saisir, il s’agit de hisser la chose au point de basculement, de son état comme de sa fonction. Cet instant critique où le fort intérieur, advient sans contrôle à changer de direction. Ces scénettes sont des variables sur le désir, parfois graciles ou indécentes, s’y côtoient douceur et irrévérence, dont l’impression laisse osciller entre félicité spirituelle et prédation.